Jean-Pierre SALOMON BUISSONNIÈRES ESTIVALES

Quand le temps le permet, Jean-Pierre Salomon, appareils photo à l’épaule, rejoint Wimereux, en quête de perles rares. En 1995, la digue y fut rehaussée, pour prévenir l’arrière-pays de la montée des eaux. Certains esprits chagrins jugèrent cette restauration trop pharaonique. De nos jours, les avis sont moins partagés. Ce nouvel embarcadère de béton est devenu le point de ralliement des badauds de toute la région. On y vient même de plus loin. A marée haute, c’est l’objectif de prédilection des promeneurs du secteur. Au soleil, sur les brise-lames, les corps s’y dénudent et exhibent des tatouages d’inspirations diverses, ornements de peaux méticuleusement cuivrées. On parade coiffé à la dernière mode. Chacun y va de son téléphone pour engranger, façon selfie, le souvenir de rencontres inoubliables, la carte postale inédite ou les premiers pas du petit dernier. Si la météo reste favorable, les queues s’allongent devant les trois glaciers judicieusement répartis.
Jean-Pierre Salomon poursuit un répertoire non exhaustif des comportements sociaux. Partageons cette suite de croquis furtifs, certes souvent chargés d’ironie, mais toujours nostalgiques et tendres, qu’il ébauche de ses contemporains à la plage, évocations jamais absentes de ce soupçon d’empathie, cachet de son style.